Auguste Bernard, Histoire de l’imprimerie royale du Louvre, Paris 1867

François Savary de Brèves, ambassadeur de France à Constantinople sous les rois Henri III et Henri IV, ayant pris goût à l’étude des langues orientales, fit graver dans cette ville, d’après les plus beaux manuscrits qu’il avait pu se procurer, des caractères arabes, persans, syriaques et turcs, avec lesquels il se proposait de faire imprimer certains ouvrages.

Bellarmino, Doctrina christiana, Roma, Typographia Savariana, 1613

Bellarmino, Doctrina christiana, Roma, Typographia Savariana, 1613

Rappelé en France vers la fin du règne de Henri IV, il n’eut pas l’occasion de réaliser son projet en Orient; mais il le fit à Rome, où il fut envoyé, peu de temps après, par Louis XIII. En attendant, il profita de son séjour de quinze mois à Paris pour faire perfectionner ses poinçons par le célèbre graveur Le Bé. C’est du moins ce qu’il est permis d’induire du passage d’une lettre d’Erpenius où, faisant allusion aux impressions de Savary de Brèves, il dit à Isaac Casaubon, en lui envoyant son petit recueil de proverbes arabes, imprimé à Leyde, qu’il a été exécuté avec les types de Raphelingue, et non avec ceux de Le Bé, comme on pourrait le croire (typis Raphelingianis, non Lebeanis, ut futurum putabas), par suite de la perfection de cette impression.

Savary arriva à Rome en 1613, et la même année il publia le catéchisme de Bellarmin. On lit sur la première page de ce livre en commençant par la fin, suivant l’usage arabe: “Doctrina christiana illustrissimi et reverendissimi D. D. Roberti S. R. E. Card. Bellarmini, nunc primum ex italico idiomate in arabicum, jussu S. D. N. Pauli V, pont. max. translata. – Per Victorium Scialac Accurensem, et Gabrielem Sionitam Edeniensem, Maronitas e monte Libano, etc. – Munificentia illustrissimi et excellentissimi D. D. Francisci Savary de Brèves, regis christianissimi a consiliis, ejusque apud eumdem Summum Pontificem oratoris, et serenissimi ducis Andegavensis regis fratris unici gubernatoris, ad fidei propagationem et orientalium christianorum commodum”.

Au verso de ce titre, ou pour mieux dire au recto du feuillet, sont les armes du pape Paul V. Puis vient la dédicace à ce pape, et à la fin les armes de M. de Brèves. Le tout forme une feuille in -8°; après quoi viennent le texte latin et la traduction arabe formant 171 pages, plus un feuillet portant l’approbation, et un autre sur lequel on lit: “Romae, ex typographia Savariana, excudebat Stephanus Paulinus. M.DC.XIII”. En tout 12 feuilles petit in -8°.